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LE VIOLON EN GASCOGNE ET DANS LE MASSIF CENTRAL

Inventé dans le premier quart du XVI^e siècle, le violon occupa très vite une place de premier plan dans la musique savante occidentale puisque dès 1607 Monteverdi écrivit pour lui un duo dans son Orfeo. Parallèlement, il devient l’instrument de musique incontournable de la pratique ménétrière de l’Ancien régime dans plusieurs régions de France. C’est l’instrument privilégié pour faire danser.

En Gascogne Les archives témoignent d’une implantation du violon relativement importante dès l’Ancien Régime et les enquêtes des années soixante-dix et quatre-vingt ont mis en lumière une spécificité du territoire gascon. On y trouve en effet une grande proportion de violoneux ayant reçu l’apprentissage d’un professeur de violon classique et ayant donc adopté des techniques du jeu savant (vibrato, démanché permettant de jouer des mélodies ayant un ambitus plus grand) en complément de leur autodidaxie et de leur style routinier (jeu en double-corde, ornements). De la même manière de nombreux joueurs de violon gascons avaient à des degrés divers des notions de solfège. La maîtrise des savoir-faire et connaissances de la musique savante étaient pour eux valorisante. De plus, en leur donnant accès aux partitions du répertoire des bals champêtres du début du XX^e siècle, elle leur a permis de former des orchestres avec, entre autres, le piston, la clarinette et la batterie pour interpréter les danses à la mode.

Plusieurs aires géographiques de l’Auvergne et du Limousin ont connu une tradition de violon importante : Les plateaux du Cézallier et de l’Artense, Les Monts Dore, la planèze de Saint-Flour, Les Monédières corréziennes. Avant la Première Guerre mondiale et l’arrivée de l’accordéon, le violon était l’instrument qui menait la danse. Un grand nombre d’instrumentistes et l’isolement des communautés ont permis que ces riches traditions de violon subsistent et soient enregistrées dans les années 1970. Le répertoire des violoneux d’Auvergne et du Limousin se compose bien sûr de bourrées ainsi que d’airs à danser que l’on retrouve partout (scottish, mazurka, valse).